Une cellule dans les prisons du XIX ème
Deux systèmes d'incarcération s'opposent dans les années 1880 à 1900 :
Le système auburnien, dans lequel les prisonniers vivent en commun mais en silence dans les réfectoires, les ateliers, à l’école, à la chapelle, puis passent la nuit dans des cellules individuelles.
À l’opposé, le système pennsylvanien prévoit un encellulement et un isolement permanents, de jour comme de nuit, dont l’objectif est d’éviter la corruption entre les détenus, encourager la réflexion sur soi-même et donner aux prisonniers de nouvelles habitudes de vie qui faciliteront leur réinsertion.
La cellule,de 3 m de haut est profonde d'environ 4 m et large de 3,6 m. Elle est munie d'une fenêtre vitrée « placée de façon que le détenu ait le plus de jour et d’air possible, sans qu’il puisse regarder ni à l’intérieur des cours et préaux, ni à l’extérieur de la prison ». Elle doit être placée à 2 m du sol, et mesurer 1, 20 x 0,70 m, « son mécanisme sera combiné de manière qu’elle puisse s’ouvrir en entier. La manœuvre pourra en être faite par le détenu », elle sera garnie de barreaux séparés de 8 à 10 cm.
Le mobilier se compose d’un lit de fer scellé dans le mur, avec matelas et traversin ; des charnières permettent de le relever pendant le jour où on le tient appliqué contre la muraille. Une tablette, fixée au mur, peut également se relever ou s’abaisser ; une chaise est retenue par une chaîne assez longue pour permettre son déplacement, mais retirant au prisonnier la possibilité de s’en servir pour frapper son gardien ; une étagère , à 1,50 m du sol, composée de 2 tablettes ; 3 têtes de portemanteaux sous la tablette « assez faibles pour ne pas permettre le suicide par suspension ».
Sources : Jacky Trone, Christian Carlier